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Crédit photo : Bibliothèque nationale de France
Le chant « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » est né en 1871, à la suite de la défaite de la France lors de la guerre franco-prussienne. Cette chanson est un cri du cœur patriotique face à la perte de deux régions historiques : l’Alsace et la Lorraine, annexées par l’Empire allemand. Les paroles ont été écrites par Gaston Villemer et Hippolyte Nazet, sur une musique composée par Ben Tayoux. Elle reflète le sentiment de revanche qui animait alors une grande partie de la population française, et s’est rapidement imposée comme un chant militaire et patriotique de référence.
France à bientôt ! car la sainte espérance
Emplit nos cœurs en te disant adieu.
En attendant l’heure de la délivrance,
Pour l’avenir nous allons prier Dieu.
Nos monuments, où flottent leurs bannières,
Semblent porter le deuil de ton drapeau.
France, entends-tu la dernière prière
De tes enfants couchés dans leur tombeau ?
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous, nous resterons français.
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur vous ne l’aurez jamais.
Eh quoi ! nos fils quitteraient leur chaumière
Et s’en iraient grossir vos régiments
Pour égorger la France, notre mère ?
Vous armeriez le bras de ses enfants ?
Ah! vous pouvez leur confier des armes,
C’est contre vous qu’elles leur serviront
Le jour où las de voir couler nos larmes,
Pour nous venger leurs bras se lèverons.
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous, nous resterons français.
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur vous ne l’aurez jamais.
Ah ! jusqu’au jour où, drapeau tricolore,
Tu flotteras sur nos murs exilés.
Frères étouffons la haine qui nous dévore
Et fait bondir nos cœurs inconsolés.
Mais le grand jour où la France meurtrie
Reformera ses nouveaux bataillons
Au cri sauveur jeté par la Patrie
Hommes, enfants, femmes, nous reprendrons.
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Crédit photo : Félix Mackar (1837-1903) Éditeur, Éliane Daphy
Le refrain de cette chanson est resté gravé dans les mémoires :
Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous nous resterons Français ;
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur, vous ne l’aurez jamais.
Ces vers traduisent un attachement viscéral à la nation française, une volonté farouche de ne pas se soumettre à l’occupant, même en cas d’annexion forcée.
Avec ses mots forts, ses images puissantes et son ton martial, « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » devient un symbole de la résistance morale à l’occupation. Il est repris dans les cercles militaires, patriotiques, et dans les écoles, comme vecteur de mémoire et d’identité nationale.
Bien que lié à un épisode spécifique de l’histoire, ce chant reste encore aujourd’hui un repère culturel fort. Il peut être utilisé dans des contextes commémoratifs, des reconstitutions historiques ou des manifestations militaires. Il est cependant important de respecter le caractère solennel de ses paroles et de ne pas en faire un usage déplacé.
Pour ceux qui souhaitent comprendre la portée émotionnelle de ce chant, l’écouter interprété par une chorale ou une fanfare militaire peut être une expérience très parlante. Son tempo solennel et sa mélodie martiale font écho à la ferveur et à la douleur d’un peuple privé d’une partie de son territoire.
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